lundi 29 septembre 2008

Efficace ou pas?

J'ai reçu un appel de l'hôpital vers 16:30. La dame m'annonce que la prise de sang de ce matin indique un niveau de globules blancs de 1,4. Souvenez-vous qu’en bas de 1,5 on reporte la chimio. Bon, elle n'a pas annulé la chimio de demain sur le coup parce qu'il faut qu'un médecin prenne la décision et elle n'en avait plus de disponible à cette heure. Donc je vais me coucher ce soir en ne sachant pas si demain je reçois mon traitement ou non.

Je vous avoue que cet appel a été comme un dos d’âne sur la route (speed bump). Tu roules trop vite, tu ne vois pas le dos d'âne et bang! Tu te cognes la tête. Après l'appel c'était un peu comme cette analogie de "speed bump". J'ai été temporairement sonné, désorienté...j'ai pogné un down. Ma première réaction a été de ne pas aller au judo. J'avais le goût de me regarder le nombril, pas vraiment de prendre soins de jeunes judokas. Je ne me sentais pas l'énergie pour dire au monde "ça va bien" avec le grand sourire mais non plus de commencer à leur expliquer les détails de cet appel.

Ma deuxième réaction a été d'aller chercher mes livres de biologie et pharmacologie pour voir qu'est-ce que j'ai pas fait ou qu'est-ce que je pourrais faire pour faire grimper mes ho#@*ties de globules blancs. 20 minutes de lecture ne m’ont pas appris grand chose. C'est complexe en s'il vous plaît le système immunitaire.

Ma troisième réaction a été: "a marche pas ma cochonnerie à 200 piasses la dose."

Finalement, j'ai commencé à respirer par le nez et j'ai réfléchi.
Depuis le début les prises de sang sont effectuées dans le but précis de détecter ces baisses prévisibles. En fin de compte la question n'est pas vais-je descendre en bas de 1,5 mais plutôt quand vais-je être en dessous de ce seuil. Si la résultante est de retarder d'une semaine les traitements ce n’est pas la fin du monde, juste un peu démoralisant. Comprenez que depuis ma rencontre avec Dr L, mon hématologue, où il m'a dit « voici le plan », mon cheminement allait de positif en positif. Je m'explique
-Je devais démontrer être assez en forme pour commencer la chimio rapidement: check
-Je devais tolérer les poisons qui me débarrasseront du cancer: check
-Je devais tolérer aussi Avastin: check
-J'ai impressionné beaucoup de monde dont le président de l'association par mon apparente bonne forme: check
-Même à 1,5 l'hémato me prescrit ma chimio à la lueur de mon dossier: check
-Ce même jour le niveau des marqueurs donne un renouveau d'espoir: check
Que des bonnes nouvelles ...
Aujourd'hui n'est pas une si mauvaise nouvelle que ça. C'est juste qu'en contrepartie de ce que j'ai vécu depuis juillet le choc est amplifié. C'est comme revenir sur terre après un rush d'adrénaline. Tu ne reviens pas au milieu, tu crash solide.

Le Neupogen n’est peut-être pas efficace? Ou il est très efficace et m’a permis de me maintenir à 1,4 alors que sans lui peut-être serais-je beaucoup plus bas. Je ne connaîtrai probablement pas vraiment la réponse mais vous commencez à me connaître si il y a un angle positif à une histoire (et il y en a toujours un) c’est cette version que j’adopte. Alors, une chance que j’ai pris du Neupogen. En plus comme ma dernière chimio était un mercredi et celle-ci un mardi, je suis une journée short pour ma production de globule blanc. Je suis certain que si on refaisait la prise de sang demain je taperais 1,5.
Surveillez le blog demain pour savoir si j'ai reçu le traitement ou non.émoticones 3D

Ciao!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah les maudits globules blancs... :) Bon Courage Martin, c'est toi le plus fort!

On est déjà demain et j'attends avec impatience de savoir pour ton nouveau traitement. J'ai confiance pour tes petits policiers. Et si ce n'est pas aujourd'hui, ben tu auras une meilleure forme la semaine prochaine.

Gros bisous!
Isabelle

lili a dit…

c'est fascinant ton cheminement face à tes émotions. Quand tu es entré dans ma vie, j'avais 8 ans et je pensais que Maman m'avais acheté une belle poupée. Aujourd'hui, je sais qu'elle m'a offert un beau cadeau, TOI. Lâche pas mon petit frère, la journée n'est pas fini.