jeudi 5 mars 2009

Une semaine d'enfer

Je vous salue tous.
La dernière semaine a été pénible. En fait, cela a été LA pire semaine depuis le début de mes traitements.
Normalement après la chimio je dors quelques jours puis je suis comme la belle au bois dormant qui se réveille un peu plus chaque jour.

Sauf que la semaine passée la journée où normalement je me sens d'attaque, j'ai commencé une diarrhée. C'était vendredi 18:30.
Elle a durée jusqu'au mercredi de la semaine suivante, soit hier. Une diarrhée comme je n'en ai jamais eu dans ma vie.

J'ai suivi le protocole d'Imodium que j'avais reçu de la pharmacienne de l'hôpital mais les choses ne changeaient guère.
Ce protocole stipule la prise de 2 comprimés de 2 mg dès la première diarrhée suivi d'un comprimé aux 2 heures (2 aux 4 heures la nuit). On continue cela jusqu'à ce qu'il y ait 12 heures d'écoulées depuis la dernière diarrhée. J'ai fait ça vendredi, samedi, dimanche. Rendu lundi j'ai appelé l'hôpital parce que le danger d'une diarrhée de ce type est la déshydratation et toutes ces conséquences.

On m'a donc indiqué d'aller à l'hôpital lundi pour rencontrer mon hémato, faire une prise de sang puis recevoir un soluté.
J'ai vu Dr L. Il a regardé le résultat de mes prises de sang et je n'étais pas déshydraté donc on laisse faire le soluté.
Par contre je suis amoché, fatigué. Ma prochaine chimio est prévu pour mercredi mais le doc croît qu'il faut qu'il me revoit mercredi matin avant de décider pour la chimio. Entre-temps, il me prescrit du Sandostatin. Un médicament par injection sous-cutané qui est puissant pour contrôler le péristaltisme (mouvement des intestins). Il est impérieux de calmer la frénésie de mon ventre. Comme j'ai une démangeaison généralisée et que je crois que c'est à cause de l'Imodium, il me prescrit son remplaçant Lomotil.

Pour le Sandostatin je dois recevoir la première dose à l'hôpital et attendre sous observation en cas de réaction allergique. Le problème c'est que des petites erreurs administratives ont fait que j'ai attendu 3 heures pour recevoir mon injection.

Le soir même mon épouse m’a injecté une fois pour le Neupogen puis 2 fois pour le Sandostatin (la pharmacie n’avait que des fioles de 100 µg alors que j’avais besoin de 200 µg). Mon ventre a commencé à se calmer. J’ai pu dormir un peu mieux.

Dormir. Ce n’était pas évident avec le protocole Imodium puisque je devais mettre mon cadran pour prendre ma dose de nuit alors le Sandostatin m’a au moins procuré une bonne nuit.
Le lendemain par contre j’ai la lèvre supérieure qui semble gonflé au collagène. Josée pense que je fais un AVC (anciennement ACV ou accident vasculaire cérébral). Je la rassure mais j’ai néanmoins la bouche difforme. Je décide donc de ne pas recevoir la dose matinale de Sandostatin au cas où il serait responsable de cette enflure (voire réaction allergique). Je passe donc au Lomotil, 2 co q4h (2 comprimés aux quatre heures).

Arrive mercredi matin, journée prévue de chimio et où je rencontre Dr L. à 8:30. Danielle (tante de Josée) est venue à la maison pour garder les enfants.
En entrant dans le bureau du doc, il constate que je n’ai pas l’air à mon top. Je lui confirme que cela commence à se placer mais que je suis encore très fatigué. Nous sommes d’accord pour repousser la chimio à lundi prochain. Je veux absolument avoir quelques journées top shape avant de retomber.
En discutant, je lui dis que cette semaine j’ai eu peur. Il me répond moi aussi.

J’avais peur de ne pas pouvoir me sortir de cette diarrhée ou de devoir éliminer l’Irinotecan de mon arsenal aussi tôt (seulement trois doses reçues). Il me rassure. Plusieurs options sont toujours disponibles et la première est une réduction de la dose de l’Irinotecan. Il mentionne que comme nous avons une attitude agressive, la dose était en conséquence. Pour le prochain traitement elle sera ajustée. Elle sera ajusté non seulement selon l’échelle de traitement mais aussi dû au fait que j’ai perdu 7 livres (près de 3 kg) dans la dernière semaine. Je suis passé de 170 à 163. Quand la pharmacienne d’hôpital m’a appelé pour vérifier mon poids elle avait en note 175 livres. C’est donc 12 livres de moins qu’elle doit calculer pour le traitement. J’espère, je suis certain, que la différence sera notable lors de mon prochain traitement.

Pour ce qui est des démangeaisons on n’a pas encore établi la cause. Mercredi en revenant de l’hôpital nous avons acheté du Benadryl. Comme Danielle était à la maison elle a gentiment accepté de rester pour me permettre de prendre le Benadryl et de sombrer dans le sommeil. C’est ce qui est arrivé de 10:00 à 14:00. Un sommeil profond et très réparateur.

Aujourd’hui, jeudi, mes mouvements d’intestins semblent sous contrôle. Le contenu de mes selles restent encore très liquides mais je sens un lent retour à la normal. En tout cas mon énergie aujourd’hui est tout à fait rassurante.
Il me reste 2 chimio avant de prendre une pause préparatoire pour mon PET scan. Je ne veux pas revivre une semaine comme la dernière.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Martin,

Je sais que tu n'es sans doute pas en forme pour lire, mais enfin,voilà.

Un ami m'a envoyé un lien sur CBC au sujet d'un tout nouveau livre qui s'appelle The Cute Within: A History of Mind-Body Medicine.

Il y a un article sur le lien suivant:
http://www.cbc.ca/canada/story/2009/01/06/f-vp-handler.html

et tu peux lire de larges extrait du livre à:
http://www.google.com/books?id=YCNoMmD7FKEC&dq=The+Cure+Within:+A+History+of+Mind-Body+Medicine&printsec=frontcover&source=bn#PPA18,M1

La bonne nouvelle, c'est que ton esprit combatif fait une grande différence. Alors, ne lâches pas, on pense à toi!

Ta cousine Rose

lili a dit…

Salut Martin, cela faisait longtemps que je ne t'avais pas écrit. C'est pas parce que je ne penses pas à toi. Tu es le premier dans mes prières. Tu as dit que c'était la semaine la plus dure depuis le début. J'aimerai que tu saches que je suis avec toi dans ton combat. Tu ne le sais pas mais présentement tu ne vois qu'une trace dans le sable se sont ceux de Dieu qui te tient dans ces bras. Et tout le reste, on vous suit en arrière. Je t'aime et t'envoies des pensées d'amour.